Exposition Exotic Tragédie

C’est sous le nom de María do Carmo Miranda da Cunha que naît au Portugal Carmen Miranda en 1909. Immigrée au Brésil avec ses parents un an plus tard, la famille vit à Rio de Janeiro.

En grandissant, la jeune Carmen rêve de devenir artiste et à 19 ans, passe son temps libre à interpréter des chansons brésiliennes, notamment de samba, dans les fêtes et les théâtres de la ville. Ses performances plaisent et peu de temps après, le célèbre compositeur brésilien Joubert de Carvalho lui propose d’interpréter l’une de ses compositions, intitulée Ta-hi !.

En un an, 35.000 copies sont vendues à travers le pays et Carmen Miranda est déjà considérée comme la plus grande chanteuse brésilienne. Les années 1930 offrent un nouvel horizon pour la carrière de la chanteuse. Elle débute une carrière cinématographique avec le film Alo, Alo, Brazil en 1934 et apparaîtra dans différentes productions brésiliennes à succès comme par exemple Banana da Terra en 1939. Sa reconnaissance internationale explose littéralement dans les années 1940 aux États-Unis où le thème de l’exotisme est en vogue. Le désir d’un ailleurs, la notion de différent, la découverte de quelque chose qui n’est pas soi même vont fasciner le public américain. Elle participe à des programmes à grosse audience où elle interprète des musiques dansées qui deviendront ses chansons les plus célèbres : Mamãe Eu Quero, Tico-tico no Fubá, Oque é que a Baiana Tem ? ou encore South American Way. Son sourire inaltérable, son regard malicieux, son visage d’ange, ses chapeaux de fruits, ses costumes extravagants lui construisent l’image d’une séduisante sud-américaine exotique, talentueuse et joyeuse. Poussée par Hollywood, Carmen est devenue une caricature d’elle-même. Elle continue sa carrière cinématographique en côtoyant des noms importants tels qu’Alice Faye, Betty Grable, Elizabeth Taylor, Vivian Blaine, Dean Martin ou encore John Payne et Jerry Lewis. Elle tournera une quinzaine de films. Mais le tableau n’est pas aussi rose dans les coulisses et il s’obscurcit avec les problèmes de santé dont elle souffre.

Au-delà de cette gaieté apparente, Carmen Miranda subit plusieurs dépressions et démontre une forte dépendance aux médicaments qui finiront par lui coûter la vie en 1955. Carmen Miranda reste pour beaucoup de Brésiliens l’une des premières grandes stars sud-américaines à avoir été reconnue dans le monde entier et à avoir su rendre populaire la samba. Elle est considérée aujourd’hui comme l’ancêtre du tropicalisme.

Par le pouvoir de l’image, le talent de Natacha Lesueur revisite Carmen Miranda à travers un ensemble de photographies et de céramiques présenté pour la première fois à Nice. Cette exposition prolonge la rétrospective que le MAMCO de Genève lui a consacrée en 2012 et les expositions au FRAC Languedoc-Roussillon en 2013 et à Paris à la Fondation d’Entreprise Ricard en 2014.

La collaboration de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de la Villa Arson a permis la production de sculptures remarquables venant compléter le travail photographique de l’artiste.

En outre, la Cinémathèque de Nice présentera une soirée de cinéma consacrée aux deux artistes, Natacha et Carmen.

En parallèle à son exposition à la Galerie de la Marine, Natacha Lesueur sera invitée par la Galerie Eva Vautier à Nice pour l’exposition « Cailles blanches, grisettes etaigrettes noires » où elle présentera un nouveau travail.

Pour découvrir l’univers de Natacha Lesueur :

>> http://natachalesueur.com/

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