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Exposition Nice des Années Folles

Exposition Nice des Années Folles

Exposition réalisée à partir des collections du Musée de la Photographie Charles Nègre, avec les tirages originaux de Gabriele Basilico, Michel Coen, Jean Gilletta et Joseph Lucarelli.

Du 27/07/2017 au 12/11/2017

Les photographies de Paul Louis proviennent du Fonds Norbert Huffschmitt.

A la fin du XIXe siècle, Nice est devenue la capitale mondiale du tourisme hivernal mais le déclenchement de la première guerre mondiale en août 1914 vient affecter gravement l'économie locale. Le tourisme, l'hôtellerie, le bâtiment, la culture florale, sont en grande difficulté et le chômage ne cesse d’augmenter. L'annonce de l'Armistice le 11 novembre 1918, vient mettre un terme à ces années sombres. Dès 1919, les riches hivernants retrouvent le chemin de Nice. Seuls les Russes manquent à l’appel et s’ils retrouvent les rivages de la Côte-d’Azur, c’est le plus souvent ruinés. Les Anglais restent les plus nombreux mais ce sont les Américains venus massivement pour investir, qui marqueront les Années Folles par leurs extravagances.

Un mouvement d'euphorie et de libération envahit alors le pays. Les Français redécouvrent le plaisir de s'amuser et toute la société retrouve un intérêt pour la culture. Les années 1920 deviennent synonymes d'un bouillonnement et d'une effervescence, qui seront à l’origine du qualificatif d’« Années Folles ». Grâce aux capitaux étrangers, et notamment américains, l’économie redémarre. Un vent radicalement nouveau semble souffler sur le pays. Si Paris constitue l'épicentre de ce frémissement joyeux et festif, Nice n’échappe pas à cette nouvelle dynamique qui révolutionne le milieu culturel et intellectuel d'avant-guerre.

Pour les villégiateurs, les bains de mer ne suffisent plus. On organise de nouveaux loisirs avec des infrastructures dédiées : courses automobiles, courses cyclistes, courses de chevaux, tir au pigeon, régates, tennis clubs... De nombreux évènements sportifs rythment la vie des niçois : Le Paris-Nice auto, le Grand prix automobile et motocycliste de Nice, la course cycliste Paris-Nice… Les casinos et théâtres proposent de nombreux spectacles et galas avec à l’affiche les vedettes en vogue des Années Folles : Maurice Chevalier, Joséphine Baker...

Les bals et corsos carnavalesques égayent la saison hivernale. En parallèle de ces fêtes populaires se développent des fêtes plus élégantes, plus aristocratiques et mondaines comme les végliones et les redoutes qui quitteront la rue pour des lieux fermés tels que l’Opéra, le Casino municipal, le Palais de la Méditerranée ou des cercles privés comme l’Artistique. L’hôtel Ruhl pour divertir sa clientèle haut de gamme accueille des fêtes d’art délirantes dans un faste mirifique dont la démesure a durablement marqué l’histoire de Nice.

L’urbanisme et l’architecture de la ville vont être marqués par la nouvelle mode des bains de mer, l’instauration des congés payés en 1936 et les vacances estivales. La population de la ville double presque entre 1914 et 1939 avec l’installation en particulier de nombreux rentiers et retraités. Dans le centre ville, beaucoup de villas sont remplacées par des immeubles de rapport qui s’élèvent aussi dans les anciens quartiers ruraux. De grands axes sont construits ou ouverts dans le prolongement des anciens comme les boulevards de Cessole ou Saint-Roch. L’œuvre la plus spectaculaire est le remodelage de la Promenade des Anglais, avec ses deux chaussées séparées de part et d’autre d’un terre-plein, agrémenté d’arbres et de plantes.

Après la guerre, on continue à construire dans le style en vogue à la Belle Époque dont le plus bel exemple est le Ruhl. Mais l’exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de Paris en 1925 va révolutionner l’architecture. Au style Art Nouveau à la Belle Epoque succède le style Art Déco des Années Folles. Il est le foisonnement quasi parfait d’une idéologie intellectuelle et artistique qui se fait pressentir dans l’élaboration d’un style où le moderne s’allie au classique avec grâce et élégance. Les principales caractéristiques du style Art Déco sont la simplicité des volumes, le dépouillement et la pureté du décor où désormais la ligne droite est omniprésente. Le béton armé et les nouvelles techniques de construction favoriseront ce style aux formes plus géométriques que viennent souvent habiller bas et hauts reliefs, décors sculptés ou en mosaïque et vitraux. Nice possède l’un des plus beaux patrimoines Art déco de France.

L’église Jeanne d’Arc, Notre Dame Auxiliatrice, le Forum, le Gloria Mansions, le Palais de la Méditerranée, la poste Thiers et le monument aux morts à Rauba Capeu appartiennent à différents courants du style Art Déco qui caractérisent le nouveau paysage niçois. C'est toute une esthétique nouvelle qui s'impose.

La page est finalement vite tournée après la première guerre mondiale. Portée par des hommes qui souhaitent inventer un autre monde, Nice devient une terre d'expérimentation et de modernisme.

Légende photo : Jean Gilletta, la plage, les baigneurs - Nice vers 1930

Infos pratiques

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