Quelle est la signification du mot « Carnaval » ?
L’origine du mot « carnaval » remonterait au Moyen-Age. Lors des festivités catholiques entourant Mardi Gras, on utilisait alors l’expression « carne levare » (en italien), qui signifie « retirer la viande », pour nommer la période où tous les excès de nourriture étaient permis avant le Carême. Le terme « Carnaval » serait donc une transformation de cette expression.
Le Carnaval, une fête païenne aux origines antiques
Réinventée au Moyen-Age par l’Eglise catholique, le Carnaval a toutefois une histoire bien plus ancienne. Pendant l’Antiquité, on retrouve la trace de festivités dans plusieurs territoires indo-européens, notamment en Mésopotamie, en Grèce et à Rome. Ces différentes traditions festives avaient toutes pour point commun d’inverser les valeurs de la société et d’organiser des défilés et des parades musicales.
L’Histoire du Carnaval de Nice
Déjà célébré pendant le Moyen-Age, le Carnaval de Nice possède une riche histoire millénaire.
Le Carnaval de Nice au Moyen-Age et à la Renaissance
À Nice, la première trace qu’on retrouve sur le Carnaval remonte à 1290. Charles II d’Anjou, alors Comte de Provence, évoque dans des écrits « les jours joyeux du Carnaval » lors de son passage dans la cité.
Au fil des siècles, cette grande fête populaire se transforme progressivement au rythme des évolutions sociétales. À la Renaissance, on organise notamment de grands bals et des mascarades carnavalesques, puis des bals masqués au XVIIIème siècle.
Modernisation du Carnaval de Nice en 1873
En 1873, le Carnaval prend sa forme moderne sous l’impulsion d’Andriot Saetone et d’Alexis Mossa. Le premier, qui avait fonction de consul de Grèce, eut l’idée de réorganiser entièrement l’événement. Il fonda alors un « Comité des fêtes », chargé (sous le patronage de la municipalité) de donner plus d’ampleur aux festivités. Des cortèges de chars font alors leur apparition, ainsi que des tribunes payantes.
Pour créer une mise en scène plus structurée, le Comité fait appel au savoir-faire d’Alexis Mossa, artiste ymagier. C’est ce dernier qui va imaginer le Roi du Carnaval, Sa Majesté Carnaval, et sa cour. Mais il est également l’inventeur des premiers albums du carnaval (sous forme de bande-dessinée), qui serviront notamment de modèle au carnaval de la Nouvelle-Orléans.
En 1882, le Roi Polichinelle est transformé par Alexis Mossa en Triboulet Royal. Quelques années plus tard, le corso carnavalesque se déroule dans le Vieux-Nice, Cours Saleya et Rue Saint-François de Paule. Désormais renommé à travers le monde, il connaît son apogée à la Belle-Epoque.
Durant près d’un siècle, Alexis Mossa, puis son fils Gustav-Adolphe, réalisent les maquettes des chars les plus spectaculaires qui aient défilé à Nice, selon les critères célébrés par la dénomination du patrimoine immatériel tangible de l’UNESCO.
Découvrir le travail des ymagiers, qui sont les grands inspirateurs du corso.
Le Carnaval de Nice actuel
S’inscrivant toujours dans la tradition des corsi instaurée à la fin du XIXème siècle, le Carnaval de Nice s’est également enrichi de nouveaux événements. En 2005, le thème de la Bataille des Fleurs (créée en 1876 à l’initiative du poète Alphonse Karr) s’accorde désormais avec celui des corsi.
Mais on retrouve bien sûr plusieurs autres innovations. Ces dernières décennies, le Carnaval a intègré certaines traditions des Carnavals sud-américains et caribéens (alors que le carnaval de Rio avait initialement été influencé par celui de Nice !). Des groupes carnavalesques du monde entier font ainsi désormais partie du spectacle.
Enfin, les carnavaliers, qui sont devenus de véritables artistes plasticiens et scénographes, accordent une place importante aux arts de rue, tout en veillant bien sûr à respecter l’héritage et la grande tradition du Carnaval de la ville.
Découvrez plus d’infos sur les origines et l’histoire du Carnaval de Nice!
Légende de l’image à la Une :
Carnaval de Nice – Char de S. M. Carnaval XXXVI
Projet C. Lée Brossé, carte postale Giletta (Nice), [ca 1908] (Archives Nice Côte d’Azur, 10 Fi 22, don Louis Cappatti)