Biennale des Arts et de l’Océan

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Cette année, la Biennale des Arts de Nice s’inscrit tout naturellement sous le signe de l’Océan, déployant sa programmation de mai à octobre 2025.

La mer autour de nous

Nom de la biennale d’après « La Mer autour de nous » de Rachel Carson, Domaine Sauvage, Éditions Wildproject, 2019 – Titre original : The Sea Around Us, 1951. Avec l’aimable autorisation de Wildproject et de l’Estate Rachel Carson.

De mai à octobre 2025

Pour cette nouvelle édition de la Biennale des Arts de Nice, les co-commissaires Jean-Jacques Aillagon, ancien Ministre de la Culture, et Hélène Guenin, ancienne Directrice du MAMAC, imaginent une programmation ambitieuse et inédite, en résonance avec les grands enjeux contemporains.

Au programme :

Rachel Carson

Le titre de la 6ème Biennale est emprunté à l’ouvrage de Rachel Carson, The Sea Around Us, publié en 1951.

Éminente biologiste marine américaine et pionnière de la protection de l’environnement, Rachel Carson a entremêlé des perspectives biologiques, anthropologiques, historiques et philosophiques sur l’océan dans ce livre majeur. Dans la nouvelle édition des années 1960, elle met en garde contre la pollution nucléaire et alerte sur la santé des océans.

Ses écrits, notamment Printemps silencieux (1962), ont eu un impact considérable sur la sensibilisation à l’environnement et ont marqué des générations de scientifiques.

Le titre choisi par la biennale rend ainsi un hommage à cette grande figure des océans, cette femme de sciences, de lettres et d’engagement. Le parcours et les écrits de Rachel Carson seront présentés en filigrane au cours de cette Année de la Mer et notamment dans le cadre de l’Université de l’Océan.

Photo portrait de Rachel Carson
Rachel Carson, La Mer autour de nous, Domaine Sauvage, Éditions Wildproject, 2019

Expositions

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Parcours d’œuvres dans la ville

Visible du 7 mai au 28 septembre 2025.

La biennale des arts de Nice est enrichie par une proposition d’œuvres dans l’espace public – réalisées par des artistes majeurs de la scène nationale et internationale.

Ce parcours artistique urbain, proposé par le commissariat général de la biennale, se déploie sur la Promenade des Anglais et la Promenade du Paillon, coulée verte qui relie le front de mer au MAMAC fermé pour rénovation.

Les propositions des artistes réunis prennent le parti d’une articulation poétique et onirique autour des imaginaires de l’océan – tout en se faisant l’écho de grands enjeux débattus lors de l’UNOC.

Toutes et tous ont été choisis pour leur exploration de longue date de la pluralité des usages et imaginaires de la mer et pour certain.es pour leur collaboration avec le monde scientifique et leur attachement à témoigner des bouleversements écologiques actuels.

Ce parcours dans l’espace public de « La mer autour de nous » permet d’étendre le public traditionnel de la biennale en allant à la rencontre des habitant.es et des touristes, grâce à une inscription sur des sites clés et emblématiques de la Ville de Nice. Il propose de prolonger les imaginaires et plaidoyers des artistes contemporains sur l’océan déployés dans les sites de la biennale.

Expertise et suivi opérationnel : Manifesto Studio, Valentine Busquet, Milena Mallat Giljaca et Claire Cousin

Équipe projet Ville de Nice : Pierre Guillemin-Tarayre, Adrien Jolivet, Laura Pippi-Detrey, MAMAC, Steve Simon, MAMAC, avec la participation de Sandrine Nordlund.

Le soutien de l’ensemble de la Direction générale adjointe culture et Patrimoine et l’aide de la Direction de l’événementiel, notamment Thomas Lieberman.

Shilpa Gupta

Née à Mumbai (India) en 1976 vit à Mumbai (India).

  • This Horizon Inside of Us (Cet horizon en nous)
  • Disposée Promenade des Anglais – Face au Négresco
  • Œuvre animée en Led
  • 975 x 487 cm
  • © Shilpa Gupta / Galleria Continua

Le travail de Gupta interroge l’identité culturelle, individuelle et collective, et la manière dont elles sont façonnées par le statut social, le genre, les systèmes d’autorité et de croyances.

Fascinée par les technologies, elle les investi d’une dimension sensible. Ici les phrases apparaissent comme un battement de cœur dans la succession de leur illuminations et effacements entremêlés.
Elle fait souvent intervenir plusieurs langues, perspectives dans ses œuvres. Elle en propose une lecture ouverte à la subjectivité du regardeur et au contexte où elles sont montrées.

« Cet horizon en nous » se dessine ici sur le ciel en Ourdou (pratiqué en Inde du Nord et Pakistan), Anglais et Hindi. A propos de l’œuvre, l’artiste écrit : « L’œuvre fait référence au site physique et à l’horizon (…) sur lequel elle s’appuie pour comme un rappel de l’histoire des océans qui célèbre le mouvement des personnes et la mutation et dispersion inévitables lorsque deux êtres ou cultures entrent en contact l’un avec l’autre ». 

Face à la mer, berceau des civilisations, des échanges et du multiculturalisme, elle nous invite à penser l’altérité de manière empathique.

Elle a participé notamment aux biennales de Venise, Berlin, Kochi, Lyon, Gwangju, La Havane, Yokohama, Liverpool et a exposé dans les plus grands musées du monde.

Laure Prouvost

Née à Croix (France) en 1978 – vit à Bruxelles

  • Landed Here to Sea You, With All Our Very Breasts, 2023
  • Disposée Promenade du Paillon – Pelouse Jacques Médecin
  • Sculptures en bronze, verre soufflé, composants électriques
  • 288 x 825 x 1121 cm
  • © Laure Prouvost ; Courtesy of Lisson Gallery

Laure Prouvost déploie un univers sensible et malicieux avec ses installations qui brouillent la distinction entre fiction et réalité. Son imaginaire fabuleux et onirique propose un autre regard sur les bouleversements écologiques et migratoires actuels et notre capacité de projection dans un avenir commun.
 
Depuis une dizaine d’années, elle explore les questions de fluidité, liquidité : la mer apparaît dans son œuvre comme une métaphore de l’inconscient, puisqu’elle reste l’un des derniers lieux inexplorés de notre planète. Elle déploie notamment des figures de pieuvres qui ont la spécificité de contenir leurs organes sensoriels et cérébraux dans leurs tentacules.

Ici le poulpe semble surgir de la pelouse. Il invite à porter attention à la voix d’un univers et d’êtres invisibilisés : celui des Nations Unies des mondes sous-marins. Avec fantaisie et poésie, l’artiste et son animal totem nous invitent à considérer un potentiel monde, fait de relations et d’alliances inter-espèces.

Elle est aujourd’hui l’une des artistes françaises les plus reconnues à l’international. Elle a remporté le MaxMara Art Prize for Women en 2011, le très prestigieux Turner Prize en 2013 et représenté la France à la biennale d’art de Venise en 2017.

Paroles d’artistes #8 Laure Prouvot « Touching to sea you through our extremities » – vidéo YouTube de 3m37s

Joël Andrianomearisoa

Né à Antananarivo (Madagascar) en 1977- vit à Antananarivo et Paris.

  • Songer la vague sur un horizon une promesse, 2025
  • Située Terrasse des Ponchettes – Vieille Ville
  • Sculpture en aluminium
  • 120 x 4200 x 10 cm
  • © Joël Andrianomearisoa
  • Production Ville de Nice – Biennale des Arts et de l’Océan, 2025 « La mer autour de nous *».

L’artiste fait surgir des expériences émotionnelles au cœur de l’espace urbain et convoque l’universalité des expériences humaines à travers la poésie des mots. À la fois imposant et fragile, son travail puise dans le multiculturalisme et la tradition malgache.

Pour la Biennale, il conçoit une œuvre nouvelle en écho à la topographie de Nice, entre mer et montagne. Comme suspendue dans le ciel, la phrase sublime l’horizon mouvant et sans cesse réinventé du rivage. Elle souligne les iconiques Ponchettes, construites au 18ème siècle sur les anciennes murailles qui protégeaient la ville. Leur toit terrasse – horizon désormais ouvert – était dédié à la contemplation de la mer.
 
A propos du projet, l’artiste écrit :
Dans la lignée de mes sculptures, en voici une pour Nice.
Posée entre la ville et la mer, installée entre la rue et un chemin imaginaire …
(…)
Un texte qui invite au songe, un récit qui convoque le contexte de La Mer !
Une parole qui engage une promesse pour un monde meilleur … à l’unisson.
Un regard sur la mer, nous et l’horizon au loin !
Une promesse … la mer … et nous … ensemble … imaginons.

En 2019, il a représenté le premier pavillon de Madagascar à la Biennale de Venise. Exposé dans les plus grandes institutions internationales, il est le fondateur et directeur artistique de Hakanto Contemporary, un espace indépendant pour les artistes à Antananarivo.

Paroles d’artistes #5 Joël Andrianomearisoa « Songer la vague sur un horizon une promesse » – vidéo YouTube de 2m35s

Nicolas Floc’h

Né à Rennes (France) en 1970 – vit à Paris et en Normandie.

  • Gulf Stream, 2017-2025
  • Située Tour Bellanda – Parc du Château Escalier
  • Installation lumineuse
  • Dimensions : 1350 x 450 cm
  • © Adagp / Nicolas Floc’h
  • Production Ville de Nice – Biennale des Arts et de l’Océan, 2025 « La mer autour de nous *».

Artiste, marin et plongeur, Floc’h œuvre à la croisée des arts et des sciences.

Depuis 2010 son art témoigne des changements globaux des écosystèmes des fleuves, des paysages sous-marins.

Pour la Biennale il propose une œuvre lumineuse monumentale sur la façade de la Tour Bellanda. Elle reproduit les sinuosités et les gyres du Gulf Stream, un courant océanique chaud, qui se déploie depuis le golfe du Mexique jusqu’à l’Europe.

Facteur majeur de régulation du climat sur la zone Atlantique Nord, le Gulf Stream a également des impacts locaux très importants sur le niveau de la mer, les écosystèmes côtiers, les ressources de pêche. Il contribue à diffuser l’excédent de chaleur solaire en l’emmagasinant dans l’eau. Ses fluctuations ou son évolution liées au changement climatique entraîneraient des répercussions sur le climat et sur la biodiversité marine et terrestre.

Par essence en mouvement constant, il est ici saisi par l’artiste dans un jeu de ligne, nous interpellant de manière sensible sur l’un des grands facteurs du climat, de l’équilibre des océans, emblématique des interactions complexes du système climatique.

Retrouvez le travail de Nicolas Floc’h jusqu’au 24 août à la Villa Arson, dans le cadre de l’exposition Becoming Ocean organisée dans le cadre de la biennale en collaboration avec TBA21 Thyssen-Bornemisza Art Contemporary et la Fondation Tara Océan.

Découvrir Paroles d’artistes #4 Nicolas Floc’h « Gulf Stream » – vidéo YouTube de 1m56s

Choi + Shine Architects

Née à South Korea et UK- vivent à Amsterdam (Netherlands).

  • Urchins, 2024
  • Située Quai Rauba Capeu
  • Corde polyester 3 mm, Dyneema et structure métallique
  • 940 × 480 cm
  • Prêt des artists
  • Production: MANIFESTA 15 Biennial; Barcelona
  • © Urchins, 2024, Choi + Shine – Biennale des Arts et de l’Océan de Nice, 2025

Urchins (oursin), fait référence aux créatures marines tout en honorant le patrimoine textile et de la pêche. L’œuvre est en effet réalisée à partir de corde de pêche, crochetée à la main par 130 résidents de la métropole de Barcelone. Ses motifs évoquent ceux de dentelles recueillies en Europe et en Catalogne. Avec cette technique, traditionnellement associée aux femmes, Urchins rend hommage à leur lutte permanente pour l’égalité et le respect.
 
Le matériau choisi renvoie à une activité qui est la source de subsistance de nombreux habitants des littoraux mais qui incarne aussi les abus et dérives de la surpêche. Le fil de pêche est aussi reconnu comme une source importante de pollution de l’océan par la libération de particules de plastique.

L’œuvre convoque ainsi, de manière onirique, une pluralité d’enjeux majeurs débattus autour de l’avenir de l’océan lors de l’UNOC et rappelle le nécessaire équilibre à trouver entre des communautés humaines et une mer vivante.
 
Le jour, la sculpture permet de contempler le paysage à travers ses motifs. La nuit, elle se transforme en lanterne magique, évoquant les créatures bioluminescentes qui peuplent les océans.

Choi + Shine est un studio d’art et de design créé par Jin Choi et Thomas Shine. Leurs installations ont été exposées dans le monde entier, notamment aux Pays-Bas, au Japon, à Singapour, aux États-Unis, au Royaume-Uni, aux EAU et lors des biennale de Busan, Corée du Sud et Manifesta 15, Espagne.

Paroles d’artistes #7 Choi+Shine Architects – vidéo YouTube de 2m57s

Emmanuel Régent

Né à Nice en 1973 – vit à Villefranche-sur-Mer et à Paris

  • Cetacea, 2025
  • Située Place Guynemer
  • Installation lumineuse 
Leds, transformateurs, variateurs
  • Dimensions : 200 m linéaires
  • © Emmanuel Régent
  • Production Ville de Nice – Biennale des Arts et de l’Océan, 2025 « La mer autour de nous *».

Basé à Paris et principalement à Villefranche-sur-Mer, l’artiste entretient par la plongée en apnée, la nage, (la marche et les collectes de matériaux), le dessin et l’aquarelle, une relation intime à la mer et au littoral. Pour la biennale, il a imaginé le projet CETACEA qui se déploie sur la digue du port de Nice. Le projet relie le monde terrestre et marin en manifestant par une ligne lumineuse le passage de cétacés et dauphins au large de Nice et dans le sanctuaire marin Pelagos.

CETACEA est le fruit d’une collaboration avec l’association Miraceti, avec le soutien du logiciel REPCET. Leur vocation est de réduire les risques de collisions entre les grands cétacés et les navires qui représente une des causes majeures de leur mortalité. Le projet témoigne de manière imprévisible, du passage des mammifères par l’irruption fugace de la lumière.

La ligne lumineuse, aléatoire, rare, s’anime au passage d’un cétacé puis s’éteint comme un souffle le long de la digue. Elle souligne de manière poétique la fragilité de notre environnement tout en mettant en valeur la vie marine au large de Nice et dans le sanctuaire Pelagos. Le faisceau apparaîtra furtivement au fil du temps, sans prévision possible, nous invitant à prendre en considération la voix du vivant, au moment même où l’on débat de l’avenir de l’océan et de la nécessaire préservation de la biodiversité.

Paroles d’artistes #6 Emmanuel Régent « Cetacea » – vidéo YouTube de 2m10s

*Rachel Carson, La Mer autour de nous, Éditions Wildproject, collection « Domaine Sauvage », 2012. Edition originale : The sea around us, 1951. Avec l’aimable autorisation de Wildproject et de l’Estate Rachel Carson.

Ressources