Retarder l’âge des expérimentations : la précocité de l’expérimentation et de l’entrée dans la consommation régulière accroît les risques de dépendance ultérieure et plus généralement de dommages irréversibles.
Quelque soit le produit considéré, le cerveau est en développement jusqu’à 25 ans et donc bien plus vulnérable à ces substances durant cette période.
D’un point de vue scientifique et médical, les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères.
Les « addictions comportementales » (sans produit) affectent les mêmes circuits cérébraux que les addictions à l’alcool, au tabac ou aux drogues. Si l’existence d’une addiction aux écrans fait régulièrement débat entre spécialistes, une reconnaissance scientifique s’établit autour de l’existence d’usages problématiques des écrans.
Les écrans
Les écrans trop longtemps, trop souvent et sans accompagnement chez les jeunes enfants peuvent entraîner des répercussions sur leur santé et leur développement.
Effets négatifs
L’ Agence nationale de sécurité sanitaire met ainsi en garde contre une exposition excessive aux écrans dès le plus jeune âge, qui est associée à des troubles du langage, de la mémoire, du sommeil, ou de l’attention. Isolement social, dépression, manque d’activité physique ou encore obésité sont des effets secondaires potentiels qu’il faut prévenir.
Bien trop souvent, chez l’enfant, le temps passé devant un écran empiète sur des apprentissages essentiels à son développement physique, psychique et social.
Constats alarmants
Les écrans sont partout et il devient de plus en plus compliqué d’y échapper. Les Français possèdent en moyenne 6 écrans par famille selon le CSA.
Le temps d’écran quotidien est en moyenne de :
56 min
à 2 ans
1h20
à 3 ans et demi
1h34
à 5 ans et demi
- 17% des adolescents de 17 ans déclarent avoir joué à un jeu d’argent et de hasard sur Internet en 2017 (pourtant interdit aux mineurs).
- L’usage des jeux vidéo est problématique pour 1 adolescent sur 8.
- A 15 ans 5% des garçons et 11% des filles ont un usage problématique des réseaux sociaux.
- 24% des Français consomment davantage de confiseries, sodas et snacks pendant leurs activités numériques.
Avec le constat d’une exposition de plus en plus précoce dans l’enfance.
Idées reçues
Mon enfant fait de nombreuses activités, il ne s’ennuie jamais ! c’est bien pour lui
Or l’ennui est important et structurant pour l’enfant ! Le repos cérébral quand un cerveau n’est pas occupé sur une tache a une fonction particulière, il permet au cerveau de se mettre en mouvement pour synthétiser certaines informations en éliminer d’autres pour qu’il n’y ait pas de fatigue…il est important pour l’enfant à certains moments de ne rien faire. Sans écran.
Mon enfant est sage, il ne sort pas, il est à la maison
Or si le temps passé à la maison, dans sa chambre reflète une hyper connexion, cela peut traduire un mal être existentiel chez le jeune.
L’alcool
L’abus d’alcool est responsable de 41 000 décès par an.
Plus une consommation d’alcool est précoce et régulière, plus le jeune risque de développer une relation problématique avec l’alcool à l’âge adulte.
Des niveaux de consommation des adolescents préoccupants en France, à 17 ans :
85,7%
ont déjà expérimenté l’alcool
8,4%
ont une consommation régulière
(au moins 10 fois dans le mois)
30%
des consommations d’alcool ont lieu en présence des parents
44%
ont déclaré une alcoolisation ponctuelle importante dans le mois
Les boissons populaires à 17 ans
- 67,3% : les alcools forts et spiritueux
- 63,5% : la bière
- 35.9% : vins et champagne
- 26,4% : prémix
Effets négatifs
- Agit sur le fonctionnement du cerveau et affecte d’autres organes vitaux
- Diminution des réflexes
- Difficultés d’apprentissage et de mémorisation
- Tue davantage de neurones chez les adolescents que chez les adultes.
- Risque de développer de nombreuses maladies (cancers, infarctus…).
Les fréquentes incitations à « au moins essayer », « au moins goûter » dont témoignent une majorité de jeunes font de l’expérimentation une expérience à laquelle il est difficile de se dérober. L’entourage du jeune ne doit pas l’inciter à boire en lui proposant « quelques gouttes »…
Un constat alarmant
12 ans, âge moyen où les jeunes disent avoir bu plus d’une gorgée d’alcool.
+ de 50 % des jeunes âgés de 15 ans, ont déjà bu de l’alcool et en consomment au moins 1 fois / mois.
Idées reçues
« La bière, ce n’est pas vraiment de l’alcool » : Faux. 3 demis de bière = 3 verres de whisky
Un verre standard (ou 1 unité d’alcool) c’est 10g d’alcool pur :
Ballon de vin 12° (10cl) = Verre de whisky 40° (2.5cl) = Verre de pastis 45° (2.5cl) = Coupe de vin mousseux 12°(10cl) = Verre d’apéritif 18°(7cl) = Demi de bière 5° (25cl)
Le tabac
75 000 personnes par an
1ère cause de mortalité en France
32%
des jeunes de 17 ans fument quotidiennement du tabac
12.3%
des élèves de 3ème fument quotidiennement du tabac
Le risque pour un fumeur est également d’avoir une espérance de vie réduite de 20 à 25 ans de moins qu’un non-fumeur.
La combustion du tabac, dans une cigarette ou dans une chicha produit environ 4000 substances toxiques.
Effets négatifs
- Le tabagisme peut provoquer des risques de cancers et des crises cardiaques.
- La nicotine fait partie des agents addictogènes les plus puissants et peut engendrer une dépendance très forte.
- La tabagisme donne mauvaise haleine et jaunit les dents.
- Le tabagisme coupe le souffle et réduit les capacités sportives.
- Le prix du tabac ne cesse d’augmenter.
- Fumer 10 cigarettes / jour représente un budget de 1620 € / an
La chicha : une pratique à la mode très dangereuse et plus nocive que la cigarette !
Très largement sous-informés, voire désinformés sur les risques liés à sa consommation, les fausses représentations associées à la chicha sont nombreuses : « une chicha c’est rien », « moins dangereuse que la cigarette », « ce n’est que du goût »….
Ces fausse représentations sont préoccupantes en termes de santé car pas sans risque.
Certains adolescents pensent à tort que la chicha est moins nocive que les cigarettes, le cannabis ou le tabac à rouler.
Or les risques sur la santé sont les mêmes que pour la consommation régulière de tabac avec en plus des risques de contagion microbienne comme la tuberculose.
En préventif de ces risques microbiens, il existe des embouts individuels qui se fixent sur le tuyau de la chicha et qui permettent de limiter ces risques de contagion.
Télécharger le flyer MMPCR sur la Chicha – cet outil de prévention a été réalisé par la Mission Métropolitaine de Prévention des Conduites à Risques.
Le cannabis
C’est la 1ère drogue illicite testée par les adolescents, largement répandue dans notre société.
Niveaux de consommation de cannabis chez les jeunes
15,3 ans
âge moyen de l’expérimentation
39%
des adolescents ont déjà fumé du cannabis à 17 ans
25%
des 18-25 ans déclarent un usage au cours de l’année
60 000 jeunes de 17 ans
présentent un risque élevé d’une problématique ou de dépendance
- -11 points : le nombre d’adolescents ayant déjà expérimenté le cannabis à 17 ans a baissé de 11 points entre 2002 et 2017
- 1er rang en Europe pour la consommation de cannabis des 15-16 ans au cours des derniers mois
Si les premiers effets de consommation du cannabis sont un sentiment agréable, de détente et de sociabilité accrue, ils sont vite atténués par les effets secondaires néfastes voire dangereux.
Effets négatifs
- Le cannabis entraîne des troubles cognitifs.
- Problèmes de mémoire et d’apprentissage
- Perceptions déformées (la vue, l’ouïe, le temps, le toucher)
- Difficultés à réfléchir et à résoudre des problèmes
- Tremblements, perte de coordination des mouvements
- Augmentation de la fréquence cardiaque
- Anxiété
- Chez certains jeunes qui ont commencé avant 15 ans, certains troubles peuvent précipiter la survenue de problématiques psychiatriques pouvant aller jusqu’à la schizophrénie.
Idées reçues
« L’herbe de cannabis, c’est une plante, c’est naturel et bio » : Faux. Fumer du cannabis produit des goudrons et des composants dangereux et favorise la survenue de cancers. Tous les modes de consommations sont toxiques (joints) ou pipes à eau.