Nice, la ville de la villégiature d’hiver de Riviera, inscrite sur la liste du patrimoine mondial

Nice a eu l’honneur d’être inscrite sur la liste du patrimoine mondial lors de la 44e session élargie du Comité du Patrimoine Mondial organisée par l’UNESCO.

Par cette décision, l’UNESCO reconnait la Valeur Universelle Exceptionnelle du patrimoine architectural, paysager et urbanistique niçois, et notamment du vaste ensemble urbain de 522 hectares façonné de la moitié du XVIIIe siècle à la moitié du XXe siècle par la villégiature d’hiver cosmopolite. Ce dernier est constitué par :

  • son urbanisme régulé ;
  • ses espaces verts plantés d’essences exotiques ;
  • ses promenades, dont I’emblématique Promenade des Anglais ;
  • son patrimoine de villégiature, reflet d’apports venus du monde entier, avec ses villas, ses hôtels, ses palaces, ses « palais », ses immeubles d’agrément et ses lieux de cultes et de sociabilité.

Une Valeur Universelle Exceptionnelle

Pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial, un site doit justifier d’une « Valeur Universelle Exceptionnelle ». Cette déclaration démontre que le bien a une importance culturelle exceptionnelle qui transcende les frontières nationales, et qu’elle présente le même caractère inestimable pour les générations actuelles et futures de l’ensemble de l’humanité. Pour justifier de cette Valeur Universelle
Exceptionnelle, le dossier niçois s’est appuyé sur le critère (ii) fixé par l’UNESCO.

Le critère (ii)de l’UNESCO : Témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages.

À Nice, la villégiature d’hiver cosmopolite a façonné un ensemble urbain spécifique, exemple éminent de fusion d’influences culturelles internationales. Les attributs caractéristiques de sa Valeur Universelle Exceptionnelle (V.U.E.) sont essentiellement les édifices, à travers la variété de styles architecturaux et de décors, mais aussi des usages et fonctions spécifiques : hôtels, villas, immeubles d’agrément, opéra, casinos et lieux de cultes des communautés étrangères.

Les aménagements paysagers associés à cette période (promenades, parcs, belvédères et panoramas, acclimatation d’essences exotiques…) et les perspectives créant un lien visuel permanent entre la ville et son cadre géographique (mer et montagne) complètent cet ensemble urbain, archétype de la villégiature de riviera.

Une responsabilité pour l’avenir

Selon le Comité du Patrimoine Mondial, l’objectif d’une inscription sur la Liste du patrimoine mondial est de « faire reconnaître et protéger un site qui présente des preuves exceptionnelles de la coexistence de l’être humain et de la terre, des interactions entre les êtres humains, de la coexistence culturelle et de l’expression créatrice ».
C’est à l’Etat sur le territoire duquel se trouve le bien qu’il importe au premier chef d’assurer la protection du bien, sous l’œil attentif de la communauté internationale. Pour cela, une Commission Locale du bien, présidée par le Préfet, doit être créée après inscription. L’Etat doit ensuite régulièrement faire établir des rapports à l’UNESCO sur l’état des biens inscrits.

La gestion réglementée du site

Le système de gestion du site doit s’appuyer sur les outils de protection réglementaire les plus adaptés, et sur tous les acteurs, publics et privés, qui peuvent avoir un impact sur les attributs caractéristiques du bien.
L’inscription entraîne par ailleurs un prestige très fort, conféré au bien du fait que sa valeur est reconnue par la communauté internationale. Elle entraîne également une plus grande sensibilisation du public au site et à ses qualités exceptionnelles, ce qui favorise le développement des activités touristiques.

La stratégie proposée s’appuie ainsi sur des règles et des dispositifs existants, comme des coopérations nouvelles spécifiques, par exemple, ou des protections réglementaires patrimoniales complémentaires, notamment de nouvelles inscriptions au titre des Monuments Historiques, ou la création d’un Site Patrimonial Remarquable (AVAP) conforme aux dispositions de la loi n° 2016-925 relative à la Liberté de la Création, à l’Architecture et au Patrimoine. Cette aire de protection recouvre l’ensemble du bien. Elle impose des règles applicables au bâti et aux espaces publics, regroupées dans un plan de valorisation de l’architecture et du patrimoine.

À savoir

À Nice, le plan de gestion du bien inscrit rejoint en plusieurs points d’autres politiques locales (plans pour le développement durable, le développement économique…) car le grand paysage, les espaces publics ou le patrimoine bâti de la ville sont les atouts de toutes les stratégies de développement depuis plus de deux siècles.

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