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27 mai \: Journée nationale de la Résistance

27 mai : Journée nationale de la Résistance

2705/22

La Journée Nationale de la Résistance du 27 mai a, cette année, un sens particulier dans un contexte marqué par la montée des extrémismes identitaires, nationalistes, ethniques ou religieux, en France comme en Europe et par l’agression de l’Ukraine.

Instaurée par la loi du 19 juillet 2013, la Journée nationale de la Résistance correspond à la date de la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR), organisée clandestinement et présidée par Jean Moulin, le 27 mai 1943, rue du Four, à Paris.


La cérémonie officielle de Nice

La cérémonie officielle de la 9ème Journée nationale de la Résistance en présence de Bernard GONZALEZ Préfet des Alpes-Maritimes, Christian ESTROSI
Maire de Nice, Président de la Métropole et Président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Colonel(H) Marie-Christine FIX Conseillère municipale, Conseillère métropolitaine et Correspondante défense se déroulera vendredi 27 mai 2022 à 17h30 au Jardin de la Villa Thiole.


Hommage à Françoise Rudetzki et Elie Buzin

Hommage de Me Martine OUAKNINE,
Adjoint au Maire de Nice déléguée aux affaires juridiques, contentieux et contrats publics
En charge du devoir de mémoire, des droits des victimes et de la lutte contre le racisme et l’antisemitisme
Présidente de la CAO de la Métropole
Conseillère Métropolitaine et Départementale

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La Journée Nationale de la Résistance du 27 mai a, cette année, un sens particulier dans un contexte marqué par la montée des extrémismes identitaires, nationalistes, ethniques ou religieux, en France comme en Europe et par l’agression de l’Ukraine.

La Mémoire est de la responsabilité de chacun de nous, à Nice, comme au sein de nos communes de la Metropole et chaque Maire élu y apporte sa contribution.

Je souhaite rendre hommage à deux personnalités disparues très récemment Françoise Rudetzki et Elie Buzin

Françoise Rdudetski

Je vous laisse lire le très bel hommage du Président de la République publié sur le site de la Présidence de la République :

« Nul n’a fait progresser le droit des victimes du terrorisme autant que Françoise Rudetzki. Elle s’est éteinte aujourd’hui, après une vie de douleurs, de combats et de victoires.
Cette sensibilité à la cause des victimes, elle la puisait au plus intime de son histoire personnelle et au plus profond de l'histoire contemporaine. La Shoah qui décima sa famille et faillit emporter sa mère fit de l’enfant, dès la naissance, une rescapée. Après une telle tragédie familiale, sa jeunesse paisible et ses études brillantes sur les bancs d'Assas semblaient un juste retour des choses. Mais le malheur rôdait. Pour fêter leurs dix ans de mariage, son mari et elle avaient choisi l’un des plus vieux restaurants de Paris, un temple de la cuisine française, le Grand Véfour. Or ce soir du 23 décembre 1983, au Grand Véfour, l’explosion d’une bombe fit voler les murs en éclats, et basculer sa vie. Après 7 semaines de réanimation, 78 opérations et une centaine d'anesthésies générales, il lui fallut se faire au fauteuil, aux béquilles, et composer avec une souffrance qui ne la quitta plus.
Mais avec une force d'âme inouïe, elle puisa dans sa révolte face à l'absence de prise en charge des victimes du terrorisme le courage de changer les choses. Encore sur son lit d'hôpital, elle se plongea dans les livres de droit pour constater que ni le mot « attentat » ni le mot « terrorisme » ne figuraient dans la liste des infractions. Une zone de non-droit.
Elle transforme alors une bataille personnelle en grand combat collectif : en 1986, elle crée l’association SOS attentats qui la mène de commissions en ministères, de plateaux télévisés en cabinets présidentiels. Au bout de 6 mois, son association parvient à inscrire dans la loi française, par un amendement qui porte son nom, le droit à une indemnisation intégrale des victimes d'actes de terrorisme pour tous les préjudices subis. Puis elle invente un système d'indemnisation indépendant unique au monde, milite sans trêve pour que soient pris en compte les stigmates psychiques, tout aussi profonds, mais plus difficiles à détecter et à guérir, obtient l'allongement de la prescription des crimes et délits terroristes à 30 ans, gagne le droit pour les victimes de se constituer partie civile dans les procès en terrorisme, et fait reconnaître les victimes d'attentats comme des victimes civiles de guerre, ce qui leur ouvre la gratuité des soins et, pour les orphelins, la protection de pupilles de la nation.
La dissolution de son association au tournant des années 2000 ne peut affaiblir son engagement. Elle obtient la création d'une médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme, travaille sans relâche à combler les lacunes des plans de crise publics, dispense des formations de gestion des risques et de sécurité, assure un rôle de veille et de conseil auprès de l'État en tant que membre de la Commission nationale consultative des droits de l'homme. Elle élargit son combat à l'Europe entière, militant pour que la législation française concernant les indemnisations soit généralisée, et qu'un procureur européen unique coordonne les différents parquets nationaux en matière de terrorisme.    
Françoise Rudetzki aura suivi, en somme, une quadruple devise : guérir, accompagner, prévenir, se souvenir. C’est pour honorer ce devoir de mémoire envers les victimes d’attentats qu’elle œuvra à la création d’une date de commémoration européenne et d’une statue-mémorial aux Invalides, qu’elle voulait compléter par un lieu plus grand, plus accueillant, où pourraient se recueillir tous ceux que le terrorisme a meurtris, de Nice à Strasbourg, du Bataclan à la préfecture de police. Là encore, elle remporta son combat : ce musée-mémorial ouvrira ses portes en 2027.
Le Président de la République et son épouse sont attristés du départ de cet exemple prodigieux de résilience et de pugnacité. À sa famille, à ses amis, à tous ceux qu’elle a défendus et protégés, ils adressent leurs sincères condoléances »

En ma qualité d’élue en charge des droits des victimes et de la Maison pour l’Accueil des Victimes je souhaite aussi rendre hommage au dévouement de nos équipes municipales qui donnent un sens à notre engagement et œuvrent pour le travail de résilience vers laquelle nous voulons aider nos familles de victimes à parvenir.

Beaucoup d’entre elles ont eu la chance de bénéficier aussi de l’écoute et du soutien de Françoise Rudetzki après l’attentat du 14 Juillet.

L’association Promenade des Anges, en lien avec la Ville de Nice, a déposé une gerbe à sa mémoire au Château sur l’espace dédié aux victimes des Attentats.

L’engagement de Françoise nous oblige et restera un guide pour nos actions futures, particulièrement en cette année du procès de l’attentat et au cours de laquelle nous allons inaugurer le mémorial des victimes du 14 Juillet réalisé par l’artiste FONDACARO.

Elie Buzyn

Le travail de mémoire est un engagement personnel de plus de 20 ans et j’ai eu l’honneur avec Christian Estrosi de créer les voyages de la Mémoire à destination de tous les collégiens des Alpes Maritimes et d’initier les travaux de restitution, récompensés depuis, par le prix Charles Gottlieb.

Plus de 20 000 collégiens des alpes maritimes ont visité avec effroi les camps d’extermination d’Auschwitz Birkenau et les visites ont eu d’autant plus de sens, en présence de rescapés.
Pour ceux qui n’avaient pu visiter les camps, nous organisions des témoignages de rescapés ou d’enfants cachés, au sein des Colleges.

Elie Buzyn rescapé des Camps et inépuisable témoin nous a quittés, laissant un héritage important : transmettre la mémoire de la schoa.

Dans le ghetto de Lodz, à 13 ans il reçut de sa mère la mission de témoigner : « Sache que quand on meurt, on ne meurt que pour soi-même. Tu dois tout faire pour rester en vie et témoigner de ce qui nous est arrivé »
Ses parents lui avaient ainsi transmis le devoir de raconter.
Après la guerre, il s'était longtemps tu, comme de nombreux autres survivants.
Plus tard, il n'a eu de cesse de s'employer, avec courage et abnégation, à transmettre la mémoire de la Shoah pour faire des jeunes les « témoins des témoins »
Ce « mensch » refusait d’accepter la fatalité et la barbarie.
Sa lumière s’est éteinte.
Nous nous devons d’être à la hauteur de son engagement qui appelait à la vigilance et témoignait sur l’horreur qui avait existé.
Agnès Buzyn, sa fille, a fait état de son « malaise juste après une conférence de témoignages avec des jeunes pour « passer le relais » une conférence, qui a été très émouvante, très bouleversante, qui l'a beaucoup touché ».
Pensées à son épouse Etty, ses enfants et petits-enfants.
Son souvenir éclairera nos actions.