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Vue exposition - Iconographie de la table rase

Iconographie de la table rase

Pour la troisième année consécutive, le Forum propose un moment dédié à la mise en résonance de l'architecture et de la ville avec l'art vidéo.

Du 19/06/2021 au 16/10/2021

Le Forum propose un nouveau moment dédié à la mise en résonance de l'architecture et de la ville avec l'art vidéo à travers l'invitation faite à l'architecte et artiste Guillaume

Présentation de l'exposition

Linard-Osorio à présenter son œuvre vidéo Os Candangos dans une mise en espace spécifiquement pensée par lui.

Cette séquence de huit minutes, née de l'effacement image par image de la figure de Belmondo dans la fameuse séquence de la poursuite dans Brasília en chantier du film-culte de Philippe de Broca "L'Homme de Rio", offre une errance onirique dans une ville ainsi privée de présence humaine, à la modernité inachevée rongée par le vent et la poussière. L'intention est de parler d'un autre effacement : celui des ouvriers journaliers qui construisirent la nouvelle capitale, cantonnés à vivre dans des baraquements précaires dérobés à la vue pour les dissuader de se fixer dans une ville destinée aux classes moyennes et supérieures, dont une population prolétaire aurait compromis la fiction sociétale planifiée. Il y a de plus une actualité de cette mise à distance des corps dans le contexte sanitaire actuel de "distanciation", où la matérialité même du corps devient source de crainte dans une stigmatisation du contact physique en une espèce de "décorporisation" de nous-mêmes. La scénographie, pensée par l'auteur lui-même, amplifie encore ce message politique du dessin (dessein) urbain à travers un puzzle lumineux en plafond, œuvre en miroir de l'œuvre qui recombine une vue aérienne "corrigée" de Brasília, fiction uchronique des promesses originales non tenues d'une utopie moderne. Au Forum, Os Candangos nous parle de l'histoire des hommes à travers l'exhumation d'une injustice sociale demeurée dans l'ombre aveuglante de l'aventure de l'architecture moderne, mais croise aussi, en l'effleurant délicatement, l'histoire du cinéma.

 

« En classe de seconde je prends l’option commerce. J’entre en première scientifique. Je passe un bac littéraire. J’entre à l’École Boulle. L’art y est trop appliqué. Après mon diplôme, je travaille dans une agence qui produit des meubles et des magasins. Je m’ennuie. Je reprends mes études en école d’architecture. J’y étudie toutes sortes de matières liées à l’architecture sans jamais dessiner un bâtiment. Je termine le cursus Diplômé Par Le Gouvernement, avec un projet qui questionne la notion de projet en architecture. J’ai trouvé ma voie : ne pas être architecte. »

Guillaume Linard-Osorio

 

Guillaume Linard-Osorio est né en 1978. Diplômé de l'École Boulle en 2002 (DSAA DETH) et de l’École d’Architecture Paris-Malaquais en 2007 (DPLG), il vit et travaille à Paris. Les installations, vidéos et peintures que Guillaume Linard-Osorio produit ont toutes quelque chose à voir avec l'histoire de l’architecture. Il en emprunte les outils, les matériaux et les signes pour produire des récits qui oscillent entre fiction et réalité. Son travail a été montré en France et à l'étranger dans de multiples galeries et centres d'art comme le MAMCO (Genève), le Centre Georges-Pompidou (Paris), l’Espace Croisé Centre d’Art Contemporain (Roubaix), ou encore aux Biennales d’art contemporain de Bourges (Panorama), Lyon (Résonance), Rennes ou encore Saint-Étienne, et dans divers festivals vidéo comme les Rencontres Internationales Paris-Berlin-Madrid et le Bushwick Film Festival (Brooklyn, New York). Guillaume Linard-Osorio est représenté par la Galerie Alain Gutharc (Paris) et Carvalho Park (New York).

Visuel : © Guillaume Linard-Osorio/Philippe de Broca

Infos pratiques

TAGS :Urbanisme