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« 1914-1918. Les Niçois au cœur de la guerre : du front à l’arrière » jusqu'au 13 décembre au TPI.

Le retour des soldats tués à l’ennemi

Conférence par Jacqueline Cuvier, docteur ès-lettres.

Le 13/12/2014 15h00

1918, la Grande Guerre est finie…une page reste pourtant à écrire, celle du retour, à la demande des familles, des soldats Morts pour la France. Ce moment est peu évoqué, mal connu, alors qu’il a occupé trois années. Dans une quête douloureuse  les familles endeuillées cherchèrent la sépulture d’un fils, d’un époux, d’un frère « tué à l’ennemi » ou mort dans une des formations sanitaires du front. Certaines de ces familles voulurent le retour du corps de leur soldat pour les inhumer en terre natale. Convoi après convoi, prés de quarante, Nice a fait à ses « Morts Glorieux » des funérailles solennelles. Les maires des villes et villages des Alpes-Maritimes sont venus chercher leurs « enfants » à la gare de Nice pour les ramener au Pays. Ces retours mobilisèrent la population niçoises dans une même émotion car ils rendaient sensible l’exil des autres, ceux qui restaient au loin dans les cimetières militaires et, plus encore, ceux qui étaient portés disparus. Déjà les Niçois avaient participé aux obsèques des soldats qui étaient morts dans les hôtels transformés en hôpitaux dés le début de la guerre ; ils les avaient accompagnés au Carré Militaire de Caucade. Pour un temps ou définitivement, ils y côtoieront les sépultures des Niçois qui n’auront pas rejoint un caveau de famille.

En suivant pas à pas les questions posées par les circonstances de la mort des soldats dans le temps de la guerre et des situations qui en découlèrent, la décision gouvernementale qui autorisa, enfin, le retour  des corps des soldats des Alpes-Maritimes Morts pour la France, apporte un certain éclairage sur l’histoire locale de ces années de guerre.

Jacqueline Cuvier : « … dans les liasses fragiles, serrées depuis près de 100 ans à l’abri de l’administration funéraire de Nice, des feuilles de papier pelure fixèrent mon regard… des noms, des villes, des dates et des heures s’imprimaient en encre noire incertaine sur de longues listes. Chaque document annonçait l’arrivée d’un train funéraire en gare de Nice. Des corps de soldats « morts pour la France » revenaient au pays. Ils ne rentrèrent pas tous dans leur « petite Patrie », mais ceux qui restèrent dans les cimetières lointains reçurent leur place au cœur de leur village, leurs noms furent inscrits dans la pierre d’un monument, hommage de la  commune à ses enfants. Il est difficile aujourd’hui de percevoir ce qu’ils eurent à vivre mais, en mettant côte à côte le nombre des habitants fourni par le recensement de 1911 et celui des morts de la guerre de 14-18, on mesure l’ampleur du cataclysme et de l’hécatombe. Alors, devant ces monuments, peut-on rester indifférent ? »

Entrée libre dans la limite des places disponibles - Renseignements programmation : 04 97 13 47 87

Infos pratiques

TAGS :patrimoine, conférence, centenaire