Mediterraneo, de la Corse aux Alpes, du figuratif à l'abstrait

Démarche et philosophie de l'artiste

"Le dessin a toujours été mon refuge et mon loisir préféré. N’ayant pas eu ni la chance ni les moyens de suivre des cours ou de m’inscrire à la fac des beaux-arts, j’ai cheminé seule, m’appuyant sur des ouvrages relatifs au dessin et à la peinture.  Au fil du temps, j’ai éprouvé le besoin de donner plus de force à mes dessins avec la couleur. Je me suis rendue compte que la peinture pouvait se passer de lignes, de contours, et vivre sa propre expression. La peinture à l’huile reste mon médium préféré.
Mon style, est plutôt figuratif mais j’aime parfois m’évader dans des créations plus abstraites. Je ne veux pas m’enfermer dans la même vision, les mêmes gestes, les mêmes thèmes. Je crois que je m’ennuierai. Ma démarche initiale est de développer et expérimenter les diverses techniques (huile, aquarelle, fusain, pastel…), selon l’inspiration du moment ou l’appel du sujet.

Je peins la nature avec un parti pris, mon optique personnelle, afin de vivre mes sensations, révéler ma sensibilité et créer une nouvelle réalité.
Lorsque je peins, le temps s’arrête, je m’oublie, je vogue loin du monde et de ses tracas. Ce sont mes mains et mon esprit qui me guident et me permettent de m’évader, me réfugier dans un monde de couleur, de formes et de pensées intimes.
Il est rare que j’abandonne une œuvre commencée même si elle me torture, me fait douter de moi, m’oblige à effacer, à recommencer, à m’acharner. Quand la fatigue, la lassitude, surviennent et tentent de me décourager je tourne le dos à ma toile, je l’injurie, la délaisse momentanément lui faisant croire que je l’abandonne à jamais ; alors, fait étrange, elle me poursuit, m’obsède jusqu’à ce que je revienne pour l’aborder sous un nouvel angle, un nouveau jour.
 Lorsque l’œuvre est terminée le doute s’installe et le besoin de créer, d’essayer autre chose s’impose à moi et tout recommence.
Au bout de quelques temps mon regard s’ajuste sur l’oeuvre et finit par l’adopter. Alors j’affirme et je signe quelque chose de moi qui se trouve déjà ailleurs. Puis vient le besoin de partager mes émotions et me confronter aux regards et aux sentiments des autres face à mes œuvres, l’envie de donner quelque chose à voir et à vivre.

Mes œuvres se construisent au hasard de mes coups de cœur, là une forme, là une couleur, ici une lumière, une ambiance... Le moyen d’interprétation, le support, viennent après et s’imposent naturellement à moi.
Peu importe le sujet, mes inspirations sont plurielles. Je suis attirée par les transparences, les lumières, la couleur, les paysages. J’essaie à travers eux de faire partager ma soif de vérité, mon besoin de réalité et de les faire cohabiter paradoxalement avec mes utopies, mes idéaux, ma croyance en un monde meilleur. Je ne sais pas si j’y parviens ; C’est mon Credo, mon défi, ma quête personnelle ;

Au mois d’octobre 2021, j’ai participé à un stage de peinture au Domaine de Nils dans la région bordelaise, un lieu fabuleux.

Le thème « l’abstraction dans le paysage » avait attiré mon attention ; Hervé Lenouvel était le maître de stage et Jadis, peintre également, était notre hôtesse.
Depuis, mon style a quelque peu évolué vers l’abstrait ; je dirai que je me situe quelque part entre le figuratif et l’abstrait. Par ailleurs, j’ai abandonné (provisoirement) le pinceau au profit du couteau, ce qui m’entraine à travailler sur des formats plus grands et donne une gestuelle plus libre, un résultat moins figé et des couleurs en matière plus en soutenues.

Ma peinture essaie de fuir le monde moderne et sa course sans fin vers on ne sait trop quoi ;
Ma proposition est simple ; elle voudrait introduire des moments de douceur, de rêverie et de sérénité. Elle souhaite être porteuse d’un message de paix et de calme intérieur sans pour autant en faire un dogme, tout en offrant le meilleur de moi-même.
J’espère entraîner dans mes univers tous ceux qui y sont sensibles, y parvenir parfois et m’y atteler toujours : rapprocher et réconcilier l’homme avec la nature.

Je pense qu’une œuvre plaît à celui qui la regarde lorsqu’elle touche à ses sentiments, à ses  émotions, et qu’il la sent vibrer en lui dans le monde des formes, des couleurs, des matières, de l’espace et de ses souvenirs plus ou moins conscients ; elle plaît aussi lorsqu’elle provoque une communion entre lui, l’artiste et le reste de l’univers ; une évasion vers autre chose, comme un plus dans la vie.

Mais je poursuis un autre rêve, celui sans aucune prétention de « donner à voir c’est donner à vivre » (Paul Eluard)