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2103/25
Chaque année, le Carnaval de Nice brille de mille feux grâce aux somptueuses scénographies des corsi carnavalesques et des Batailles de Fleurs. Derrière ces créations éblouissantes se cache un travail artistique et logistique minutieux qu’on vous fait découvrir aujourd’hui.
Souvent méconnus, les ymagiers détiennent pourtant un rôle fondamental dans la création du Carnaval de Nice. En tant qu’artistes illustrateurs, ce sont eux qui créent, imaginent et dessinent (sur papier ou ordinateur) les chars et leurs fameuses caricatures, dont sa Majesté Carnaval (le Roi de la Parade). Sans eux, les carnavaliers seraient donc en panne…d’idées ! Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont les seuls maîtres à bord de la création : comme le dit le vieil adage de notre tradition carnavalesque, « l’ymagier propose, le carnavalier dispose ». Il s’agit donc bien d’un travail de création collaboratif!
S’il existe plusieurs carnavals dans le monde, la fonction d’ymagier est spécifique à celui de Nice. Profondément liés à notre tradition carnavalesque, ces illustrateurs et scénographes de talent ont donné toutes ses lettres de noblesse à notre carnaval, et sont à l’origine de sa forme moderne. En façonnant le style pictural des corsi, Alexis Mossa et son fils Gustave, que l’on surnommait « Ymagier du Roi Carnaval », sont ainsi considérés comme les créateurs du Carnaval de Nice actuel.
Découvrir toute l’histoire des plus grands ymagiers du Carnaval de Nice.
Non, ce n’est pas une faute d’orthographe ! Le « ymagier » s’écrit avec un « y », car c’est le mot médiéval qui était utilisé pour le métier…d’imagier. Ce qui est logique, puisque les origines du Carnaval remontent au Moyen-Age.
Indissociables du Carnaval de Nice dans l’imaginaire collectif, les carnavaliers sont chargés de donner vie aux dessins imaginés par les ymagiers – et, parfois, de les réinterpréter . Véritables maîtres d’œuvre du spectacle, ce sont eux qui construisent les chars, et réalisent toutes les grosses têtes du corso dont, bien sûr, le Roi et la Reine.
Chaque année, le carnaval compte une quarantaine de carnavaliers et d’artisans d’art associés, représentant différents corps de métiers : sculpteurs, ferronniers, costumiers, monteurs…Aguerris au savoir-faire spécifique du carnavalier, ces professionnels officient pendant près d’un an à la Maison du Carnaval (le principal atelier de construction spécialement dédié aux créations carnavalesques) ou dans la « Halle Spada ».
À Nice, l’art des carnavaliers se transmet de famille en famille. Ainsi, bien que nombre d'artisans soient désormais salariés par des entreprises spécialisées, ils ont tous été formés par un carnavalier Niçois, qui leur apprend ce savoir-faire spécifique et leur insuffle la « carnavalina », soit l’envie fiévreuse de consacrer sa vie à la création du carnaval.
Découvrir le savoir-faire des carnavaliers et les étapes de construction des chars.
Les savoir-faire artisanaux du Carnaval de Nice (dont ceux des carnavaliers) sont inscrits à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel en France par le ministère de la Culture.
Créée à l’occasion du Carnaval de 1876 sous l’impulsion d’Alphonse Karr (poète passionné de décorations florales), la Bataille de Fleurs est l’une des manifestations les plus emblématiques des festivités carnavalesques de Nice. Ce sont cette fois-ci les costumières de l’atelier "costume création" qui font appel à tout leur savoir-faire pour habiller les ambassadrices des chars fleuris – la même équipe œuvre du premier trait de crayon jusqu’à l’habillage final.
Les costumes, qui sont des modèles uniques, sont confectionnés par les costumières durant des dizaines d’heures – entre 60h de travail pour le plus simple, et 200 heures pour le costume de la Reine. Différents matériaux sont expérimentés chaque année (tulle, satin, velours, lamé, voile, paillette…) pour concevoir ces créations dans la Halle Spada, atelier unique en son genre. Une fois habillées, les ambassadrices passent entre les mains expertes des coiffeuses et maquilleuses.
Découvrir les coulisses de la création des costumes et des chars fleuris.
Garants des traditions carnavalesques au même titre que les costumières, les carnavaliers ou les ymagiers, les fleuristes décorent les chars à la main, avec des milliers de fleurs dont les pétales sont collés un à un. Ce véritable travail d’orfèvre s’appuie en grande partie sur la production florale locale (à 80 %) : œillets, roses, jonquilles, tokyos, gerberas, dahlias, liliums, mimosas…
3000 tiges de fleurs fraîches sont nécessaires pour réaliser chacun des chars !
Au total, plus de 1800 artistes de rue, artisans ou intermittents du spectacle sont mobilisés chaque année pour créer les différentes œuvres éphémères du Carnaval de Nice. Des femmes et des hommes de l’ombre passionnés, qui font de l'événement une festivité unique au monde!