Quand la bibliothèque de Cessole se révèle en ligne

Elle fait partie des établissements patrimoniaux et régionaux de première importance pour le sud-est de la France. Donnée par le chevalier Victor de Cessole, elle est installée depuis 1937 dans le musée Masséna, une splendide villa idéalement située sur la Promenade des Anglais.
Les Spitalieri de Cessole, une vieille famille niçoise et provençale, ont constitué cette bibliothèque sur trois générations. Avec Hilarion (1776-1845), président du Sénat de Nice, ont primé les livres de droit et d'archéologie, puis avec Henry, les éditions rares et bibliophiliques, enfin avec Victor (1859-1941), le régionalisme et la montagne.
D'abord reflet du passé intellectuel d'une famille, la bibliothèque de Cessole est aujourd'hui avant tout une bibliothèque d'histoire locale . Elle préserve ce qui fait le particularisme de la région et notamment sa langue. Cependant, l'aire géographique concernée par les acquisitions du donateur est plus large puisqu’elle s'étend de la Provence à la Savoie, au Piémont et à la Ligurie. Rappelons qu'au cours de l'histoire, les appartenances du pays niçois furent multiples : provençales d’abord, puis liées au duché de Savoie (1388-1792), à la France (1792-1814), au royaume de Sardaigne (1814-1860) et de nouveau à la France depuis l’annexion de 1860.

Les fonds de la bibliothèque de Cessole comptent 16 000 livres, 14 000 brochures, 500 manuscrits, 2000 cartes et plans, 4000 estampes, 175 titres de presse, 10 000 plaques de verre, 20 000 tirages photographiques, 1 0000 cartes postales, 50 m. linéaires d’archives privées. Elle continue à recevoir des dons et à faire des achats.
Ses fonds qui concernent principalement le XIXe siècle complètent ceux des Archives Nice Côte d’Azur et de la bibliothèque patrimoniale Romain-Gary plus orientés sur le XXe siècle. Ils sont régulièrement utilisés pour les expositions niçoises liées à l’histoire, aux beaux-arts, à l’urbanisme…, en particulier ses collections iconographiques. L’inscription de Nice « la ville de villégiature d’hiver de Riviera »  à l’Unesco, celle de Nice Ville d’art et d’histoire, les biennales organisées par le ministre J.-J. Aillagon, l’exposition de 2017-2018 sur le photographe Jean Gilletta et ses prolongations dans les cités de la Métropole ont permis d’en voir les richesses.
Outre ses fonds photographiques majeurs, la bibliothèque de Cessole conserve des documents rares et précieux : le manuscrit Borriglione où figurent les premières représentations de Nice, l’armorial de Jean-Baptiste d’Audiffred, le seul cahier de Marie Bashkirtseff qui n’a pas été versé à la Bibliothèque nationale de France ou l’exemplaire de La Côte d’Azur de Stephen Liégeard relié aux armes de l’impératrice Eugénie. Sa collection d’atlas comprend des éditions d’Abraham Ortelius, de Mercator, Breughel, Tassin, etc. Des exemplaires uniques de la presse locale en nissart, d’ouvrages imprimés à Nice et qui n’ont pas été soumis au dépôt légal de la France avant 1860 figurent dans les collections. Les archives privées sont très variées, elles concernent les vieilles familles niçoises, des artistes comme les Mossa père et fils, le carnaval niçois, le cercle de L’Artistique, etc.